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Le nouveau monde des salons aéronautiques et de défense. 02/04/2021

 

Le « nouveau monde » des salons aéronautiques

 

Éléments chiffrés et comparaison entre les salons aéronautiques.

Rêves de salons émergents, futures parutions.

 

 

Pendant le Salon du Bourget 2015 (Paris Air Show 2015), vous vous êtes peut-être rendus sur le stand où je signais mon livre «  Avions et salons remarquables ». Vous étiez nombreux, et ce n’était pas par hasard. J’ai pu entendre les mots prononcés par mes visiteurs, évoquant l’aspect un peu étrange de ce salon quasi vide d’aéronefs militaires en vol, mais animé par un A350 et un Boeing 777. Et comment expliquer l’intérêt de mes lecteurs pour les autres salons, évoqués dans ce premier livre sur le sujet ? 

Faisons un petit tour d’horizon sur le potentiel des salons aéronautiques représentatifs de notre époque. Pendant la conférence de presse, donnée le dimanche de clôture, par le commissaire du Bourget, j’ai entendu le chiffre de 130 Milliards de $ de commandes annoncées sur la semaine, et de 934 avions commerciaux et 52 hélicoptères pré-vendus. Les avions militaires quasi absents du tableau, j’en ai conclu que Le Bourget « vit » de la bataille commerciale que se livrent Airbus, Boeing, Bombardier et Embraer, et de manière complémentaire, de la compétition entre les hélicoptères civils. La même analyse conviendrait assez bien pour le salon concurrent, de Farnborough, bien que le chiffre de commandes annoncé par les anglais lors de leur édition 2014, était de 204 milliards de $ ! Ce serait un record, si je savais avec précision, ce qu’il comprenait. Mais quoi qu’on m’en dise, il apparait à mes yeux, que le modèle économique de ces forums européens, est axé sur le commercial civil, le secteur créant le plus de richesses dans l’aéronautique. L’aviation commerciale en Chine, devrait, à elle seule, commander autant d’avions de ligne, que toutes les autres compagnies du reste du monde réunies, sur les 10 années prochaines …

 

  

 

Il n’empêche que l’on se demande quand-même, où sont passés les avions militaires, les chasseurs, leurs présentations en vol, et le public qui vient pour eux ? Le public, qu’il soit connaisseur ou occasionnel, vient au salon de l’aviation pour les évolutions d’appareils militaires, et un peu moins pour un avion de ligne, qui au final, émettra peu de son et n’évoquera pas le métal hurlant caractéristique des avions dans leur sens romanesque. Oui, un avion, c’est par définition bruyant, et c’est ce qui motive les foules. C’est un paradoxe, car la lutte contre les nuisances sonores dans la propulsion civile, est tout de même un progrès qui fait unanimité, en témoignent les réalisations visionnaires telles que Solar Impulse, par exemple. A Payerne, Solar Impulse a fasciné autant que les jets, mais parce qu’il était un monstre de silence. Mais faut-il reconnaître, que vous n’êtes pas venus à la table des dédicaces, pour dire que vous préfériez voir des avions légers et silencieux ?

En fait, pour comprendre le contexte, je vous propose de voyager vers le «  nouveau monde », ce XXIe Siècle nouveau qui se développe avec le monde multipolaire. Celui des puissances émergentes, qu’elles soient mondiales ou régionales. Oui, ce sont des nations un peu neuves, au milieu de notre vieux problème d’aéronefs, vieux de 120 ans. Mais ces acteurs ont su développer d’autres « airshows » : les EAU, Bahrain, Chili, Singapour, Malaisie, Kazakhstan, et bien d’autres … Ce sont des « shows » d’envergure plus régionale, que mondiale, mais là aussi, le commerce reprend ses droits. Ils ont attiré les décideurs des marchés militaires, associés à l’exposition statique et dynamique des types d’avions de chasse et autres aéronefs spécialisés dans des missions armées ou de surveillance.

 

 

 

Ainsi, les marchés se sont dans un premier temps, rassemblés dans le Golfe Persique, en 25 ans. Dubai, se classe en tant que 3e salon aéronautique mondial, en volume d’affaires, avec 206 milliards de $ de commandes annoncées en 2013 (!), et 160 aéronefs (militaires + civils), présentés au sol ou en vol, comptant quelques dizaines d’appareils militaires. En 2010, le Roi de Bahrain, à son tour, a décidé qu’un salon régional, assorti d’un véritable spectacle aérien, ferait bonne figure chez lui, à Sakir, à quelques 200 mètres du fameux circuit de F1. Il y aura beaucoup de surprises à découvrir dans ce fameux « circuit » aérien de Bahrain qui se déroule en même temps que le soleil se couche à une vitesse déconcertante. Oui, les meilleures photos et récits de ces lieux étonnants, on vous les garde pour de futures pages de papier glacé. En 2014, Bahrein a annoncé 2,80 milliards de $ en commandes. 

Enfin, le salon de Langkawi (LIMA), en Malaisie, LE salon d’Asie et de l’ASEAN, véritable « supermarché » des marines locales qui chassent le pirate dans le Détroit de Malacca … www.sky-lens.com/articles-news.php?recordID=254 LIMA 2015 n’a engrangé que 2,10 Milliards de $. Toutefois, ce chiffre est très honorable, quand on sait que Langkawi n’est qu’un salon militaire et naval, avec pas moins de 110 avions participants (!), et 65 navires armés. Globalement, les zones qui connaissent la progression la plus forte, en dépenses de défense, sont devenues les épicentres des présentations d’avions de chasse. Plus encore, Langkawi comme Bahrain sont les exemples types de salons régionaux axés sur la qualité du spectacle, combinant chasseurs venus de tous les blocs géostratégiques, patrouilles militaires, et même barnstormers. Mieux encore, le spectacle casse les réunions. Je me souviens toujours d’avoir vu à Zhuhai, les hommes d’affaires courir et sortir des halls, pour observer les assourdissants Sukhoi des russes, sous la pluie. Même expérience en Malaisie. J’y ai séjourné, au paradis de Langkawi, même par 35°C à l’ombre : un sujet intarissable pour un globetrotter qui écrit ses anecdotes de voyage pour un ouvrage futur. Il y avait par exemple, ces femmes pilotes de chasse chinoises www.sky-lens.com/articles-reports-air-events.php?recordID=118, venues voler la vedette aux américains, aux singapouriens, au Sukhoi vectoriel aux mains d’un « tigre » malais, et même au Rafale français dont on annonce un peu trop vite, vu de Paris, qu’il serait le favori de l’armée de Malaisie …

 

 

Car en voyageant sur place, on constate aussi que le monde est plus nuancé que ce qu’on en dit, dans nos médias de masse. Pour illustrer cette expérience, j’évoque deux astres hors normes, qui tournent dans leur propres galaxies, dans leur pleine autonomie acquise en tant que puissances qui savent faire parler d’elles-mêmes : la Chine et la Russie. Quand on se rend à MAKS, en Russie, www.sky-lens.com/articles-airshows-europe.php?recordID=133on découvre, là aussi, un nouveau monde. Ce salon annonçait 20 milliards de commandes militaires en 2013, un chiffre peut-être exagéré, mais qui refleète un contexte de rééquipement à marche forcée en Russie, au Kazakhstan, en Chine, en Inde, et dans ces nations d’Afrique et d’Asie qui préfèrent les matériels russes, aux occidentaux. Mais MAKS est le seul airshow commercial où pas moins de 90 aéronefs, la plupart militaires, sont présentés en vol. Les records de fréquentation - 400.000 visiteurs venus voir le show en 2015 - sont d’une grande importance pour les autorités de Moscou, animées par le génome ancestral du grand spectacle militaire. Il faut bien reconnaître que c’est un cas unique dans le monde du show aérien.

Le cas de l’astre chinois est particulier : le salon de Zhuhai www.sky-lens.com/articles-news.php?recordID=243, près de Guangdong. Encore un événement assez régional, pour ne pas dire très cantonais. Il s’agit d’une exposition statique, et en vol, vitrine des acteurs du complexe industriel chinois, avec une forte participation de l’allié russe qui assure la moitié des vols de démonstration. Ce salon biennal annonçait 11 milliards de $ de prises de commandes en 2012. Si le spectacle est offert par les militaires, les affaires se concluent pour l’essentiel dans l’aviation civile. Le potentiel de croissance du « civil » au « pays du matin calme », est tel, qu’un salon supplémentaire et distinct de Zhuhai, sera exclusivement consacré à l’aviation générale, et organisé dès septembre 2017, à Sichuan, près de Chengdu. Et nous sommes, là aussi, dans une nation éloignée des clichés. Car il faut bien dire qu’à l’inverse de ce que j’ai connu ailleurs, les organisateurs et forces de l’ordre du Guangdong, s’investissent dans le sens de l’accueil du photographe d’aviation occidental. Je garde le détail de ce récit pour le futur … Comme toute destination en Asie, Zhuhai réserve ses instants inouïs, telle la démonstration en vol d’un avion de chasse furtif de 5e génération (le J-31), sans aucune diffusion publicitaire préalable dans les médias internationaux. Gageons que je présenterai mes photos du J-20 ou de ce J-31, au retour du prochain Airshow China de Zhuhai, qui aura lieu en Novembre 2016. On peut toujours rêver, quand il reste matière à explorer.

 
 

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