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Culture:

John T.Daniels, mon lointain précurseur. 02/04/2021

 

17 décembre 1903 : le 1er photographe d'aviation

La plus célèbre image d'aviation a été prise le 17 décembre 1903, par un homme qui n'y connaissait rien en photographie. Aujourd'hui, je rends hommage à l'un de mes illustres précurseurs.

 

 

L’histoire de la photographie, est étroitement liée à celle de l’aéronautique. Les technologies dans les deux domaines, ont évolué en même temps. En témoigne ici, la 1e prise de vue d'un aéroplane motorisé connue dans l'histoire.

Avant de lire la chronique qui suit, vous devrez observer attentivement la photo : 

http://www.loc.gov/pictures/resource/ppprs.00626/?co=wri 

Optez de préférence, pour le format en 197kb : http://lcweb2.loc.gov/service/pnp/ppprs/00600/00626v.jpg


Il s’agit de la fameuse image du premier vol d'Orville Wright sur son Flyer, du 14 décembre 1903, prise par M. John T.Daniels. Elle nous en dit autant sur les pionniers de la photographie, que sur ceux de l’aviation. En l’occurrence, il s’agit là, des mêmes pionniers dans les deux disciplines. Orville, et son frère Wilbur, étaient eux-mêmes expérimentés en photographie ; ils avaient eux-mêmes étudié leur cadrage à l'avance, et placé leur Gundlach Korona-V (en format 5 x 7) à l'endroit précis, où l'objectif (une focale fixe), couvrirait la scène entière allant du point de départ du Flyer, jusqu’à la fin du rail de son lancement. Il fallais que l'image puisse bien fixer - sur le côté droit du cadre - le Flyer lui-même, au moment où il prendrait son envol. 

En observant l'image finale de près, on prend conscience de la fibre artistique (et peut-être inconsciente) des Wright qui ont placé ce rail en légère diagonale par rapport à leur cadrage, de telle sorte que l'ensemble du plan respecte le fameux principe de composition des trois tiers. Car ils n'avaient pas de seconde chance pour réussir cette prise de vue : l'appareil - une chambre photographique - ne prenait pas de seconde pose, sans que l'opérateur ne change la plaque du négatif, et les Wright ne savaient probablement pas à quel point précis sur sa lancée, cet avion allait décoller. C'est pourquoi, ils ont parfaitement bien étudié la mise en scène de l’image, en anticipant le point où se déroulerait le mouvement final.

Une fois l'emplacement de l'appareil déterminé, le choix de la personne qui allait photographier la scène finale, ce jour-même du vol, allait être crucial, car Wilbur serait  lui-même, déjà occupé à assister son frère pour le décollage. Aussi l'opérateur choisi n'avait jamais utilisé un seul appareil photo dans sa vie ...  Il s'agissait de John T.Daniels qui travaillait sur la station locale des gardes - côtes de Kill Devil. Au cours des mois passés, Daniels avait aidé les Wright à pousser leurs planeurs, à chaque fois qu'ils étaient venus faire leurs expérimentations. Il était volontaire pour actionner l'obturateur de la chambre photographique, et Orville lui a expliqué, comment il faudrait " déclencher " à la seconde précise où, le Flyer aurait quitté le sol. Comprenez-bien que cette image a failli ne jamais être réalisée : John T.Daniels a raconté qu'il avait été si impressionné par la vision du décollage, qu'il ne se souvenait plus…, après cet envol, si il avait actionné l'obturateur, ou non... Il se trouve qu'il l'avait fait, mais peut-être par accident ...

Quoi qu'il en soit, on reste sans voix devant la quantité de détails imprimés sur une photographie aussi rudimentaire. Orville, le photographe, utilisait certainement l’une de ces très fines optiques, dont les tarifs ont toujours raison d’un bon portefeuille... En toute probabilité il devait s'agir d'un Zeiss Anastigmat, un objectif très réputé en ce temps-là. Ainsi, les petits détails mécaniques du Flyer sont discernables sur la photo, en particulier ceux du mouvement des chaines qui entrainent les hélices. 

Ces hélices ne sont pas figées, alors que le Flyer est net. Le temps de pause a donc été réglé avec un soin d'horloger, à fortiori sur une chambre qui ne laissait guère de choix... Ce temps nécessaire aurait été de l'ordre du 1/25e de seconde - d'après les notes des Wright – Il est vrai que les plaques de gélatino-bromure étaient extrêmement sensibles à la lumière. De nos jours, sous un tel temps de pose, un stabilisateur d’images est utile pour garantir à 100% la netteté de la photo. Mais naturellement, en 2020, un Nikon D5 - dont la sensibilité culmine à plus de 12.800 Iso - peut faire une telle image nette, au 25e de seconde, à main levée et sans difficultés.

Cette photographie suscite de l’émotion. On aperçoit précisément les marques de pas laissées par Wilbur, dans le sable, traçant la course vers la gloire d'Orville, au moment où il lâche l'avion pour la postérité. On perçoit clairement le temps d'arrêt marqué dans de sa course ; il semble être ébahi par ce décollage. Tout est dans l'image, et cette chronique nous permet de mesurer pourquoi cette elle est une icône, dans l'histoire de la photographie.

 

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