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Culture:

Mystère IV Kodachrome. 03/18/2020

 

Quand les Mystère IV A couleur Kodachrome, étaient payés en $

 

A chaque fois que je donne une conférence sur les patrouilles acrobatiques du monde* , en préambule, je fais patienter le public sur ce film du Service Cinématographique des Armées tourné en 1961. Je le projette avant de donner le coup d’envoi de l’exposé. 

Ce film promotionnel sur la Patrouille de France, a été réalisé par Félix Forestier, à l’époque où stationnée à Dijon, elle évoluait sur Mystère IV A. Le leader était le Cdt Claude Castagnos. 

 

 

 

 

« L’oeil indiscret de la caméra nous permet aujourd’hui, et pour la première fois, de suivre en vol la Patrouille de France » dit Jacques Noetinger, narrateur du documentaire. 

Une telle production tournée en vol, était pour l’époque, une révolution cinématographique en France. Les images en couleurs, dans le plus pur style du " rendu Kodahrome ", sont d’une qualité exceptionnelle, pour la période. Les commentaires littéraires, éloquents, voire même poétiques, contrastent bien avec la soupe d’éléments de langage convenus dans certaines productions modernes.

Il faut bien comprendre qu’en 1961, de telles images ne pouvaient être tournées qu'avec des caméras de plusieurs kilos qui filmaient sur des bobines de pellicules 35 mm, encombrant l’opérateur, lequel bien écrasé contre son siège de passager, en vol, avait bien du mal à se tourner sur sa droite ou sur sa gauche, pour réussir un cadrage correct. On mesure l’effort qui était le sien en comparaison avec nos actuelles GoPros de quelques milligrammes.

Et après tout, est-ce que nous faisons de plus beaux films sur la Patrouille de France avec nos moyens techniques modernes ? Je n’en suis pas certain à 100%, du simple point de vue esthétique.

 

 

 

« Il n’est pas un pilote militaire, qui au moment où la mission est terminée (…) n’éprouve un petit peu de mélancolie » dit Noetinger en préambule. Et il n’est point de fin de reportage photo, où je n’éprouve la même chose. 

Je me suis arrêté devant ce Mystère IV A, sur les parkings de Melun-Villaroche, un soir d’automne 2018. Dans l'attente d’un nouveau départ aux antipodes, j’étais là, sur cet aérodrome mythique, d’où les rutilants Dassault Mystère et Mirage firent leurs essais en vol. Les hangars de cet âge d’or des prototypes Dassault étaient encore là. Le MD-454 Mystère IV a réalisé son 1er vol à Melun, le 28 septembre 1952, piloté par Kostia Rozanoff. Il était propulsé par un moteur Rolls Royce Tay ne développant qu’un petit 2,8 t. de poussée. Il était l'un des rares chasseurs à l’époque, capable de franchir les 1060 km/h : quelle réussite technologique, pour la France qui n’en était encore que dans sa  période de reconstruction, financée par le Plan Marshall.

C’est pourquoi, il y a, pour l’historien, quelque chose d’un peu ironique, dans ce beau film patriotique. Les 225 Mystère IV A mis en service dans l’armée de l’air, dont ceux de la Patrouille de France, n’appartenaient pas au gouvernement français, mais aux Etats-Unis. En 1953, ce sont les USA qui ont achetés ces avions de conception française auprès de Dassault, pour 86,5 millions de $, et ils ont été « prêtés » à l’armée de l’air. Sans l’aide américaine en $ sonnants et trébuchants, cette merveille du savoir-faire français n’aurait pas été produite en série, et donc jamais exportée ni à Israel, ni à l’Inde.

 

 

 

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